Annélides
Les vers de terre (lombrics), les sangsues, sont les
représentants les plus connus des Annélides.
L'annélide Branchélion appartient à la classe des sangsues.
Equipée de deux ventouses, l'une à l'avant du corps et l'autre à l'arrière,
c'est un parasite qui se fixe volontiers sur les raies et torpilles.
Les bienfaits des Annélides sont importants : ils remuent la
terre et fertilisent le sol; on en compte jusqu'à 4 millions par hectare, 40
millions pour les Enchytreidae. Dans un pâturage, les dix centimètres
superficiels sont constitués par les déjections des vers des vingt années
précédentes. Les lombrics sont parfois nuisibles, car ils remontent à la
surface les microbes provenant d'animaux enfouis : pour éviter la redoutable
maladie du charbon, il faut brûler les cadavres des moutons. Les Annélides
aquatiques nettoient la vase et le sable des fonds où ils vivent. La sangsue
médicinale a été longtemps utilisée pour faire des saignées aux malades.
Les Annélides sont des Invertébrés; ils forment un
embranchement d'environ 8 000 espèces. Leurs dimensions sont très variables :
de quelques millimètres à plus de 2 mètres pour certains lombrics tropicaux.
Le corps, allongé, vermiforme, est constitué par une partie ogivale
antérieure (lobe céphalique ou prostomium), à la fin de laquelle
s'ouvre la bouche, puis par une série d'anneaux appelés segments ou
métamères, et par une partie terminale (pygidium), où s'ouvre l'anus.
Les segments sont en nombre variable, de moins de 10 à plusieurs centaines; ils
sont le plus souvent semblables entre eux. Plusieurs segments sont souvent
soudés au lobe céphalique pour former une tête distincte. Suivant les
espèces, chaque segment peut porter des appendices latéraux servant à la
natation, des organes destinés à la respiration, des soies qui permettent
d'ancrer le corps; il peut aussi être complètement nu.
La paroi du corps, formée d'un épithélium riche en
glandes, cache une robuste musculature qui permet aux Annélides de se déplacer
par contractions et allongements successifs. Le système nerveux comporte un
cerveau situé à l'extrémité antérieure et une chaîne nerveuse ventrale
unissant la paire de ganglions située dans chaque segment. Celui-ci contient
une paire d'organes excréteurs, les néphridies. L'intestin digère les
déchets organiques recueillis dans la terre. Le système circulatoire comprend
un vaisseau dorsal et un vaisseau ventral, réunis par des ramifications
annulaires. La respiration se fait à travers l'épiderme au moyen de branchies.
Classification des annélides
Les Annélides forment un groupe zoologique, en raison de
deux caractères importants : la présence d'une cavité générale à
l'intérieur du corps (cœlome) que conserveront les Vertébrés, et la
métamérie qui les rapproche des Arthropodes. Mais l'évolution se fera, chez
ces derniers, par fusion et spécialisation de métamères désormais
différenciés.
On divise les Annélides en trois classes, d'après
l'abondance des soies (chètes, en grec) : les Polychètes, les
Oligochètes et les Hirudinées.
Le polychète errant, Chloeia flava,
présente à l'extrémité de ses segments de remarquables soies qui lui permettent
de se déplacer en nageant ou en rampant. Cette annélide longue de 50 à 120 mm
vit sur les fonds sableux des mers chaudes.
Les Polychètes, marins, sont d'aspect très varié. Le lobe
céphalique et les premiers segments portent presque toujours des appendices
particuliers, les antennes et les palpes, ainsi que des yeux de structure
simple; les autres segments présentent habituellement des parapodes,
sortes d'expansions munies de nombreuses soies. Certains errent sur le fond,
d'autres mènent une vie sédentaire dans un tube sécrété par la peau.
Les Oligochètes vivent dans les eaux douces, la mer ou le
sol; habituellement, ils ne présentent pas d'antennes ou cirrhes, et leurs
segments sont seulement munis de soies petites et peu nombreuses. Chez les
adultes, certains segments de la région antérieure ont un aspect particulier,
paraissent comme gonflés : ces segments forment ce que l'on nomme la selle.
Les Hirudinées, ou Achètes (sangsues), n'ont ni appendices,
ni soies, mais sont pourvues d'une ventouse à chaque extrémité du corps; le
plus souvent, leur bouche est munie de mâchoires avec lesquelles elles percent
la peau de leurs hôtes pour en sucer le sang. Elles habitent les eaux douces et
le sol humide; quelques espèces seulement sont marines. En Asie, les sangsues
qui vivent dans les arbres sont redoutées pour la cruauté de leur morsure.
La reproduction
Les tubifex sont des vers de vase, longs de 25 à
45 mm; leur peau sécrète une enveloppe qui pénètre dans la boue et les maintient
la tête en bas. Ils peuvent se passer d'oxygène pendant 48 heures.
Chez les Polychètes, les sexes sont séparés : dans les
autres classes, les individus sont hermaphrodites. Testicules et ovaires se
développent dans les lacunes de certains segments. La fécondation est externe
ou interne. A la naissance, les larves des Oligochètes et des Hirudinées
ressemblent à leurs parents (développement direct), alors que chez les
Polychètes, une larve en forme de toupie (de type trochophore) sort de l'œuf
: elle nage aux moyens de cils et se transforme graduellement en adulte
(développement indirect).
Les Annélides ont fréquemment une reproduction non sexuée,
par scissiparité : une tête se forme au milieu du ver, qui se coupe en deux
lorsque celle-ci est achevée, donnant deux individus. D'autre part, chaque
moitié d'un ver de terre accidentellement coupé en deux peut régénérer
l'autre (théoriquement, chaque anneau peut redonner un nouveau ver).
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